Peugeot 201 berline

Tentative de sauvetage d’un moteur Peugeot 201 berline

Restaurer un moteur ne veut pas dire reconditionnement systématique. Prenons par exemple le cas de ce joli véhicule.

Peugeot 201 berline

Le problème : fissures au niveau du bloc cylindre en fonte. Conséquence : fuites du liquide de refroidissement.

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La voiture est arrivée par ses propres moyens à l’atelier après un parcours d’environ 80 km . Le conducteur avait pris soin de mettre une dose de colmatant de fuite (anti-fuite radiateur) pour ralentir les écoulements et de compléter régulièrement le niveau de liquide dans le radiateur pendant le parcours.

Premières constatations : le véhicule fonctionne bien et n’émet pas de fumée anormale (état satisfaisant de la segmentation) .

Bien qu’un second moteur (hors service) soit fourni pour remplacer le bloc cylindre fendu, il est très facile de constater que le bloc cylindre fait partie intégrante du bas moteur. C’est une seule et même pièce de fonderie. Ceci veut dire que remplacer le bloc fonte revient à entièrement démonter le moteur et tout remonter dans le nouveau bloc. Il va sans dire qu’il faudra réaléser le 2nd bloc (trop usé) mettre des pistons neufs et obligatoirement refaire le bas moteur très couteux du fait de son embiellage en régule. On ne peut pas faire les choses à moitié. C’est à dire que cela revient à reconditionner un moteur complet, à cause d’une fissure mal placée.

Soucieux du budget que représente le reconditionnement complet de ce moteur et parce que le moteur est encore en état satisfaisant, Techni-Tacot va tenter de réaliser une réparation de la pièce en fonte. Nous attirons l’attention de chacun sur le fait que la fonte reste un matériaux difficile à souder. Dans le cas où d’autres fissures apparaitraient à cause des phénomènes de dilatation (entre autre), il faudra changer de solution et aller vers celle du reconditionnement d’un moteur.

Tour d’horizon :

Les traces de fuites provenant du côté AR gauche du moteur (juste sous la culasse), de la garniture de pompe à eau, du couvercle de culasse (plus facilement remplaçable).

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En parallèle au travaux fait sur le moteur, une remise à niveau globale sera entreprise pour remédier à quelques lacunes (on va rendre plus discret l’ajout de l’assistance d’allumage)

Dépose moteur :


Pas si évident que ça à faire car l’extraction demande beaucoup de précautions pour ne pas abîmer les accessoires périphériques.

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Haut moteur :


Constatations : 

  • la couleur des chambres de combustion confirme un fonctionnement normal du moteur (pas de consommation d’huile anormale). La segmentation est donc satisfaisante sur les 4 cylindres.
  • le bloc cylindre a déjà été ressoudé (suite à un gel). Les soudures semblent homogènes et avoir tenues dans le temps. C’est un point positif pour notre tentative de réparation.
  • malgré les apports de métal sur le plan de surface du bloc, aucun surfaçage n’a été fait. Nous le ferons après soudure pour assurer une parfaite planéité culasse/bloc.

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Préparation du bloc moteur :


  • déposer tout ce qui dépasse du haut moteur (soupapes, goujons, entraineur d’allumeur) . C’est mieux pour la surfaceuse. Idem pour la partie inférieure car c’est cette surface qui servira de référence pour régler la surfaceuse. (carter, pompe à huile, filtration, goujons sont à déposer)

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Boitier de direction :


Au moins 10 à 12 minutes de jeu au volant, il n’en faut pas autant pour devoir reprendre le réglage ou refaire les pièces défectueuses du boitier. C’est une question de sécurité sur la route.

C’est Jérémy, le plus jeune mécanicien de l’équipe qui s’y colle ! Le résultat est très satisfaisant.

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Différentes phases de décapage

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La crépine de la pompe à huile doit être ressoudée ou remplacée.

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Séance de redressage pour le support de commande d’accélérateur.

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Majoritairement, nous utilisons le décapage par électrolyse. Seules les pièces en acier ou en fonte sont immergées dans un bac de 1000 L. Ensuite elles sont traversées par un courant continue électrique de sécurité (24 V). Le phénomène d’électrolyse va transférer l’oxydation métallique vers les électrodes en inox. Ce principe ne pas être utilisé sur les ressorts de petites taille au risque de les rendre cassant. L’avantage de l’électrolyse est d’exercer une action décapante dans les moindre recoins sans demander ni main d’oeuvre, ni outils. Il faudra tout de même brosser et rincer les pièces à la sortie du bain et les sécher rapidement.

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Une des soupapes d’échappement est faussée au niveau de la tige. Nous ne pouvons pas prendre le risque de la rectifier. Faute de n’avoir que des admissions sur un autre moteur, nous réduisons la tête (plus grande pour les admissions) afin d’obtenir une soupape d’échappement sans reproche.

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Le réglage du jeu aux soupapes, sur un moteur latéral, est souvent moins aisé que sur un moteur culbuté. Dans notre cas, il faut maintenir le corps du poussoir pour débloquer le contre écrou et une 3ème clé pour régler la vis d’appui du poussoir. La difficulté vient de la faible épaisseur que doivent avoir les clés pour se glisser sur les pans. Jérémy, a trouvé la bonne idée de les meuler pour les amincir. Le résultat est très fonctionnel, mais j’aurais juste préféré qu’il ne prenne pas des clés Facom, même si quand on aime, on ne compte pas. Le bloc réparé et surfacé et dégraissé puis soufflé pour extraire des éventuels copeaux métalliques.

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Mise en peinture avant remontage. Les portées des joints seront raclées après séchage. Il est préférable de ne pas appliquer un joint sur une couche de peinture. Les joints sont taillés dans de la feuille de liège, comme à l’ancienne.

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Repose de la pompe à huile et remplacement de la crépine. En détail : les canalisations d’huile, aspiration et refoulement.

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Le volant moteur doit être remontée dans la bonne position (1 seule sur les 5 possibles). La fenêtre du bloc moteur doit afficher le repère PMH lorsque les pistons 1 et 4 sont au point mort haut.

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On trouve le repère d’allumage par cette fenêtre. Ainsi il est possible de repositionner le réglage manuel de l’avance. L’Allumeur est révisé rapidement avec le changement des vis platinées et un nettoyage général.

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Une patte de fixation est refaite à partir d’une lame d’acier. Elle est nécessaire pour maintenir le reniflard. Révision pour le démarreur qui fonctionnait déjà. Par sécurité et par soucis d’esthétique, nous le démontons.

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Travail sur le collecteur. Décapage dans un bain d’acide ortho-phosphorique. Peinture avec le produit Restom et remontage.

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Dynamo :


De type à 3 balais, cette dynamo ne possède pas d’excitation extérieure. Un troisième balais récupère sur le rotor, l’énergie suffisante pour alimenter les inducteurs et créer le champ magnétique autour de l’induit. Lorsque le rotor tourne suffisamment vite, il génère alors un courant qui sera disponible sur la borne DYN du conjoncteur disjoncteur. Lorsque la tension dépasse celle de la batterie, la bobine de tension du boitier ferme son contact et permet ainsi d’envoyer la charge vers la batterie et les accessoires.

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Cette génératrice génère elle-même son propre courant d’excitation grâce à son 3ème balais. La position angulaire est définie par le constructeur de la machine. Il faut faire très attention de ne pas changer sa position en desserrant les 2 petits écrous à l’extrémité de la dynamo. Sinon sur la courbe de fonctionnement sera modifiée, ce qui peut mettre la machine en défaut. Un fusible caché sous la molette en bakélite veille à l’absence de surcharge. Le remplacer par un fil de cuivre condamnera un jour ou l’autre la dynamo. L’isolant des connexions externes est devenu cassant et laisse apparaître le cuivre. Nous les gainons pour garantir une bonne fiabilité électrique. Le moteur terminé a fière allure. On retrouve le savoir-faire Peugeot.

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