Restauration Fiat 1500 cabriolet
Le Fiat 1500 cabriolet sobre & élégant
Sorti d’un sommeil de 40 ans, ce cabriolet italien, attend son sauvetage pour retrouver sa fougue
Le véhicule à sa sortie de grange : le moteur n’est pas bloqué, mais toute la mécanique doit être reconditionnée et la carrossserie sablée pour être reconstruite au niveau des soubassements.
Un coup de lavage haute pression, des autocollants défraichis enlevés, la voiture laisse présager de sa nouvelle jeunesse.
Lancement des travaux – Déshabillage de la Fiat 1500 cabriolet
Dépose des ouvrants.
Dépose moteur – boîte de vitesses. En détail l’état du circuit de refroidissement, bouché à 40 %. Ceci confirme que même si le moteur n’est pas bloqué, le remettre en route est dangereux. En cas de redémarrage en l’état, rapidement la température serait montée anormalement, risquant d’entraîner une rupture du joint de culasse, un voile sur le plan de culasse, voire un serrage moteur.
Soubassements : des réparations de fortune apparaissent. Plâtre (?) et tasseaux de bois faisaient parties des habitudes d’un bricoleur peu regardant 😉 De toutes évidences, le sablage-décapage du véhicule est incontournable.
Le tunnel de boîte révèle une découpe surprenante au niveau sur la partie AV. Peut être un accès peu élégant pour éviter une dépose de la boîte ? Nous reboucherons en greffant une pièce de métal et redonnerons la forme régulière au tunnel.
La barre de direction est tordue, suite à un accident en partie AV.
La confirmation que la voiture a bien subit un choc frontal de moyenne importance. La réparation de posera pas de problème lors de l’opération de tôlerie.
Dépôt des trains et du berceau AV. Nous déshabillons la planche de bord et sa colonne de direction.
Prête, pour le décapage et la reconstruction des parties malades. La belle aventure commence !
Reconstruction de la carrosserie :
Voici quelques photos montrant la reconstruction des longerons, éléments indispensables de la structure. Comme ces pièces ne sont pas commercialisées, nous devons reconstruire les différents éléments qui constituent ces poutres de renforts. Les nombreuses étapes qui ont consisté à remplacer, greffer les éléments de carrosserie atteints de corrosion perforante ne sont pas affichés pour alléger le dossier. Au total la phase reconstruction s’est étalée sur 8 mois.
Reconstruction tôlerie terminée :
La carrosserie est assemblée, les éléments amovibles sont alignés et les jeux réglés. Avant d’aller en carrosserie peinture, nous profitons du montage sur tourne broche pour réaliser le jointoiement des éléments, appliquer les couches d’anticorrosion et laquer à la teinte finale les soubassements.
Carrosserie finitions et laquage du cabriolet Fiat 1500 :
Les jointoiements sont réalisés par pulvérisation dans toutes les liaisons de tôles. L’apprêt de finition reçoit un voile de noir. Il servira de témoin de ponçage avant les couches de laques. La teinte est un jaune Fiat. La voiture est sauvée, nous allons pouvoir préparer le remontage.
Rénovation des périphériques au moteur : collecteur
Pendant que les travaux avancent sur la carrosserie, nous commençons la restauration des pièces mécaniques. Voici quelques interventions sur des pièces simples mais souvent traités à la va-vite lors de nombreuses remises en état.
Le collecteur d’échappement est complet, mais au démontage un des goujons est cassé depuis longtemps car la cassure est rouillé comme le reste de la pièce (2nde photo, en bas à gauche). Le goujon brisé est extrait et un nouveau replacé. L’état de surface est irrégulier. Si nous remontons un joint, la fuite est garantie à court terme. Aussi, nous rectifions les portées. Ensuite décapage et mise en peinture type Restom.
Rénovation des périphériques au moteur : la dynamo
Le thème est très souvent abordé sur nos dossiers mais un rappel est toujours bon. Nous commençons par désassembler complètement la dynamo. L’induit est en état correct mais oxydé. S’il avait été rainuré, nous aurions dû le rectifier sur un tour. Les balais et le roulement sont remplacés. Le palier ar est contrôlé et remplacé en cas d’usure. L’induit passe sur le grognard pour détecter une éventuelle anomalie électrique. Quelques réfections électriques au niveau des connexions, une mise en peinture et la machine électrique est prête
Rénovation des périphériques au moteur : le démarreur
Comme pour la dynamo nous commençons par désassembler complètement la pièce. L’induit est en état correct mais oxydé par l’immobilisation. S’il avait été rainuré, nous aurions dû le rectifier sur un tour. Les balais sont remplacés. Les palier AV et AR sont contrôlés et remplacés si besoin. L’induit passe sur le grognard débusquer une anomalie anomalie électrique. Quelques réfections électriques au niveau des connexions, une mise en peinture et la machine électrique est prête
Reconstruction moteur Fiat 1500 cabriolet :
Le moteur est bloqué mais on pouvait s’y attendre compte tenu d’une immobilisation d’environ 40 ans. La dépose de la culasse confirme l’origine du blocage avec la corrosion dans les cylindres. A ce stade il n’y a pas d’autres solutions que de réaléser en cote supérieure et de monter un jeu de pistons neufs. De cette nécessité en découle obligatoirement de refaire l’embiellage, la culasse et tous les périphériques. C’est donc un reconditionnement complet que nous allons procéder.
Reconstruction moteur Fiat 1500 cabriolet :
Après les longues et repoussantes étapes de décrassage, débouchage, dégraissage et décapage du bloc principal et de ses pièces maitresses, nous obtenons une pièce massive en fonte d’acier brute. Les usinages ont lieu et nous en profitons pour surfacer le plan de joint supérieur, ce qui nous garantira d’une étanchéité au niveau du joint de culasse. Plus les moteurs sont âgés et plus nous devons réaliser des interventions de rectification et usinage divers.
Le bloc reçoit un vilebrequin rectifié en cote .010, ligne d’arbre et manetons.
Provisoirement nous montons la chaîne de distribution d’origine en attendant une neuve. Cela permet d’observer la flèche due à l’usure excessive. Un scotch rouge nous rappelle qu’il faut effectuer une opération AVANT de refermer le carter.
Reconstruction moteur Fiat 1500 cabriolet :
Les ensembles bielles pistons sont pesés pour un appariement inférieur à 1 gr sans besoin d’ajustement. C’est rare.
Nous rectifions les poussoirs pour un contact plan avec les cames de l’arbre. Les tiges de culbuteurs sont contrôlées dans leur rectitude. La culasse reçoit nouveaux guides et soupapes neuves. Toutes les pastilles de dessablage sont remplacées. Le moteur peut être refermé. Par précaution, nous déposons un peu de Loctite 518 autour du canal de graissage qui traverse le joint de culasse.
Reconstruction moteur Fiat 1500 cabriolet :
La culasse reçoit des joints de queue de soupape neufs qui se montent avant la pose des ressorts-coupelles-clavettes.
La culbuterie est classique et bien conçue pour un moteur utilisé sur de nombreuses Fiat. Avant montage du volant moteur (qui a été rectifié), nous déposons le roulement centreur d’embrayage. Puis nous remontons mécanisme + disque reconditionnés ou neufs, butée comprise. Sauf pour les adeptes de la roulette russe, qui se contenteront d’un bref lavage à l’essence. Je dis ça, je dis rien !
La nouvelle chaîne de distribution vient d’arriver. Sa mise en place légèrement tendue permet d’obtenir une synchronisation parfaite entre les AC et vilebrequin. Ce n’était plus possible avec la chaîne usée qui laissait un doute à un demi maillon près. C’est cette précision de calage qui s’ajoutera à notre soucis de la mécanique soignée et offrira un moteur agréable à conduire.
Avant de remonter la poulie, nous frettons la portée de la poulie marquée par l’ancien joint spi. Sinon, même avec un joint neuf, il y aura une fuite à ce niveau.
Reconstruction moteur Fiat 1500 cabriolet :
L’épurateur centrifuge que l’on retrouve sur les Fiat 500 et les Simca Aronde P60 etc. est complété par un filtre à cartouche. Nous remontons avec soin l’ordre des pièces et serrons l’écrou à 14 m.kg, clé dynamométrique oblige.
Les collecteurs d’admission et d’échappement sont dissociés , ce qui concoure à une meilleure exploitation des gaz d’admission et donc d’un meilleur rendement.
L’ensemble terminé est d’un bel aspect. Voic quelques clichés du moteur avant repose dans le véhicule.
Boitier de direction et colonne Fiat 1500 cabriolet :
Le boitier baigne dans une mélasse graisseuse mais ne semble pas avoir souffert. Nous désassemblons tous les éléments et prodiguons nos soins habituels.
Commande de capot et grille de ventilation – Fiat 1500 cabriolet :
Nous désassemblons tous les éléments et prodiguons nos soins habituels.
Trains roulants – Fiat 1500 cabriolet :
Nous désassemblons tous les éléments et prodiguons nos soins habituels.
Système de chauffage – Fiat 1500 cabriolet :
Un ensemble qui nous a demandé de refabriqué le départ en cuivre et le désassemblage complet du mécanisme grippé. Le petit radiateur a lui aussi été reconditionné.
Freinage – Fiat 1500 cabriolet :
Le système est entièrement reconditionné. Le précédent propriétaire travaillant dans une concession Fiat avait monté un système d’assistance au freinage. Le montage était peu esthétique et maladroit au niveau du réservoir trop incliné. Mais, nous avons trouvé intêressant de le conserver et de le rendre plus rigoureux.
Freinage et moyeux – Fiat 1500 cabriolet :
Fin du remontage du système de freinage. Les moyeux reçoivent des roulements neufs. Ceux de l’avant ont été très difficile à trouver car leur fabrication est arrêtée depuis fort longtemps.
Les roues – Fiat 1500 cabriolet :
Sablage, remise en forme, apprêts, ponçage, laquage. Ainsi la voiture retrouve son allure.
Echappement – Fiat 1500 cabriolet :
Quelle chance, nous avons trouvé une ligne d’échappement complète neuve. Nous étions tellement content que le Champagne a failli couler à flot (l’alcool étant interdit sur les lieux de travail, c’est avec un soda fort connu que nous avons trinqué !).
L’euphorie fut de courte durée car , et comme beaucoup trop souvent, il a fallu faire des modifications principalement sur les pattes de fixation mal implantées. Bref, en 4 heures le cabriolet pouvait se targuer d’un échappement tout neuf.
Réservoir carburant – Fiat 1500 cabriolet :
Le réservoir n’est pas sauvable car corrodé durant la longue période d’inactivité. Un modèle en inox est refabriqué.
Une jauge neuve est montée. Une ligne de masse est ajoutée car nous avons protégé les sangles d’arrivage par une mousse (isolant électrique).
Le véhicule reprendra du service en toute tranquilité.
Faisceau électrique – Fiat 1500 cabriolet :
Alors que l’ensemble des pièces de ce cabriolet est inutilisable en l’état, le faisceau est par contre en excellent état. Seules de rares connexions sont à remplacer. L’isolant est très souple et garantira une protection pour de nombreuses années. Il faudra tout de même en sérieux nettoyage fils par fil, pour retrouver l’éclat des couleurs. Comme sur d’autres Fiat de l’époque, il n’a pas de gaine de protection. Le suivi des fils est plus facile.
Après sa mise en place, nous raccordons les accessoires et procédons aux essais. Le montage des éléments sur la carrosserie demande une semelle souple pour ne pas abîmer la peinture. Nous devons réaliser ces pièces devenues introuvables grâce à notre imprimante 3D. Le résultat est parfait. (comment ai-je fait pour vivre sans ce type de machine ?)
Accessoires électriques – Fiat 1500 cabriolet :
Avant de remonter les accessoires électriques , y compris l’instrumentation, la rénovation de ces pièces a été nécessaire. Nous retrouvons à gauche du compteur 3 voyants dont deux ont la particularité d’être réglables en intensité lumineuse. Sans électronique, sans rhéostat, la variation de l’éclairage se fait en tournant le capuchon transparent qui actionne une sorte d’iris mécanique. La lampe est plus ou moins occulté par ce diaphragme. Une astuce digne du concours Lépine !
Au niveau éclairage , les cabriolets Fiat 1500 sont bien pourvus car coffre et compartiment moteur sont munis d’une loupiote, fortement pratique.
Accessoires électriques – Fiat 1500 cabriolet :
Parmi les accessoires, les klaxons auront droit à une dissection pour venir à bout de leur fonctionnement autant enrhumé que capricieux.
La calandre ne pourra retrouver un bel aspect qu’un séparant toutes les ailettes les unes des autres. Compter une bonne 1/2 journée de travail pour lui redonner sa fraîcheur.
Le câblage du tableau de bord est rationnel et n’a pas grand chose à envier de certaines populaires comme la DS pour ne pas la citer. Je n’irai pas jusqu’à dire qu’il règne un certain fouillis dans les tableau de bord des génération jusqu’en 1968, mais je m’autorise à le penser. Chez FIAT, même avec une instrumentation fournie, le repérage est facile.
La batterie retrouve sa place et nous posons le réglementaire coupe batterie de sécurité.
L’intérieur du capot couvre-batterie reçoit deux zones isolantes au-dessus des cosses.
La planche de bord nouvellement fonctionnelle, est habillée en partie inférieure par un bandeaux métallique recouvert de moleskine.
On retrouve sur la colonne de direction, les commandes communes avec la Fiat 500. Une particularité chez FIAT.
Calandre – Fiat 1500 cabriolet :
Bien que la voiture ne soit pas encore terminée. Je ne peux résister au plaisir de montrer la bouille élégante de ce cabriolet italien. La voiture retrouve des parechocs complets et neufs. Une re fabrication de qualité nous a permis de redonner son allure « origine ». A son arrivée en atelier, un des propriétaire avait coupé les lames centrales pour faire plus « sport ». Chaque époque a eu son heure de gloire ou de « déception ».
Les cabochons de clignotant ont été retrouvés en neuf. L’insigne a été refabriqué et posé au centre, plus doute sur le nom du constructeur.
Essais – Fiat 1500 cabriolet :
Le jour est arrivé des essais. Quel plaisir de pouvoir enfin s’assoir au volant de ce cabriolet dessiné par Pininfarina.
La prise en main est facile. Le moteur est plutôt silencieux. La boite de vitesses équipée de 4 rapports + M.Ar. Bien qu’en rodage, le véhicule est suffisamment motorisé. Les vitesses passent très bien.
La direction, du fait de la complexité des renvois ne donne pas une impression de légèreté.
Le freinage est suffisant. En position décapotée, la conduite à 80km/h est agréable.
Voici donc un cabriolet italien de la belle époque des années 60’s qui n’a pas fini de rencontrer de jolis sourires sur son passage.
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