Morgan Plus 4 – 1968. Sa reconstruction.

Il y a bien des années, cette Morgan est entrée dans l’atelier de l’un de nos confrères, pour un restauration intégrale. Hélas, la disparition de notre confrère a laissé le chantier en l’état  Notre client, dont nous avons restauré la magnifique Simca Grand Large,  nous propose d’achever le travail. Nous recevons donc, un « puzzle » (comme nous les appelons), c’est à dire une voiture partiellement faite, assortie d’un lot de cartons remplis de pièces diverses.  La voiture est incomplète et une grande partie de notre temps sera consacré au jeu du « Où que c’est-y que ça va et qu’est-ce-cé ki manque comme truc là ! ». Vu le nombre de voitures « Puzzle » que nous recevons à l’atelier, je crois que nous aimons relever ces défis.

Voici donc à quoi ressemble le véhicule après l’avoir nettoyé et préparé à recevoir nos travaux.

Nous commençons par peindre puis mettre en place les éléments manquants du plancher. L’ajustage des élements laqués de carrosserie est fidèle à la réputation de la marque, c’est à dire quelque chose que l’on ne peut oublier !

Le système de freinage avait été refait. Avait, à l’imparfait, comme nous préférons le rendre parfait au présent, aucune tolérance lorsqu’il s’agit de sécurité. Nous le remplaçons par des pièces neuves actuelles et au profit des vieux cylindres refaits.

Maintenant que le système de freinage est en place, il est possible de préparer le groupe propulseur. Mais, étant donné l’accéssibilité du système d’essuie glace, nous nous concentrons sur la remise en état du moteur électrique. Bien évidemment, le moteur et son principe sont anglais. Voilà, avec beaucoup de respect, j’ai tout dit !

Bien que le groupe soit prêt à être installé, une mauvaise surprise nous attend. Il s’agit de l’excellent système de commande d’embrayage. Oui, j’avoue que le qualificatif « excellent » renferme une certaine dose d’ironie de ma part (nobody is perfect). Il suffit d’observer la première photo pour s’apercevoir que le diabolo en aluminium a ovalisé l’alésage de la pièce de liaison boite/moteur. Le fonctionne de l’embrayage ne peut se faire correctement car l’usure excessive provoque un coincement du cylindre en aluminium (diabolo) chargé d’appuyer sur la butée d’embrayage.Bien évidemment, nous avons mis en évidence ce défaut, APRES avoir mis en place le moteur. C’est tellement plus agréable de devoir refaire !

Nous décidons de réaléser la pièce de liaison pour lui redonner son « cylindre » et choisissons de chemiser en acier, celle-ci. En effet, le glissement alu/alu est mauvais dans le temps. D’ailleurs, la forte ovalisation atteste de sa mauvaise resistance.

Boîte de vitesses :

Nous déposons le couvercle pour un contrôle avant montage sur le véhicule. Bien qu’elle ait été entre les mains d’un excellent mécanicien, une difficulté à passer les rapports à vide nous interpelle. L’origine du refus de sélection est découvert avec l’inversion d’une des bague de crabotage. Nous décidons par acquis de conscience de déposer le train complet, puisqu’on parle de « train », une erreur peut en cacher une autre ! Nous positionnons selon les repères obligatoires de synchro et crabots. Un nettoyage approfondi et une lubrification attentive permettre de remettre en place la pignonnerie et d’obtenir un bon vérouillage des rapports.

Le groupe peut de nouveau retrouver son emplacement. Mais c’est au millimètre que celui-ci va entrer. Ah ces Anglais, ils sont terribles ;-). La timonerie de commande d’accélérateur est construite.

Le refroidissement se fait avec un moto ventilateur placé en aval du radiateur et piloté par une sonde sur le circuit bas de refroidissement. Une marche forcée au tableau de bord sera placée en cas de défaillance de la sonde.

Le faisceau électrique neuf est positionné. Des protections par coupes circuit à fusible est fixé sur le tablier. Le choix de l’emplacement de la batterie sera sous la banquette AR, devant le pont. Un endroit exigü ne laissant que peu de place à la batterie.

Les élements de la planche de bord sont reconditionnés. Une planche neuve est fournie. La voiture retrouve une apparence rétro, façon Morgan.

Sièges et capote sont confiés à notre sellier.

(La disparition brutale de notre ami Jean, propriétaire de cette tant attendue Morgan suspend le chantier. Nous adressons aux proches de Jean toutes nos pensées positives et bienveillantes.)